jeudi 14 décembre 2017

L'échiquier du mal (1 & 2) - Dan Simmons

Dan Simmons L'échiquier du mal, première de couverture Nous sommes peu de chose : rien que des pions manipulés sur un échiquier.
J'ai eu un peu de mal à démarrer ce diptyque, en effet : une alternance de récits soirée entre vieux copains/camps de concentration, ça déroute et ça ne vend pas du rêve! Mais dès le premier rebondissement (et il y en a un paquet) j'ai été happée et je n'ai plus pu m'arrêter... heureusement que j'avais le 2ème tome sous la main!
On découvre au fil du livre l'existence de vampires psychiques. On ne sait pas vraiment jusqu'où ils sont capables d'aller (concrètement et moralement) mais tout leur semble possible. Ce qui laisse à l'auteur l'occasion de nous surprendre. Que feriez vous, vous, si vous étiez tout puissant? Outre le scénario bien ficelé, l'auteur profite de ces pages pour décrire avec fidélité certains travers humains, poussés à leur paroxysme grâce aux pouvoirs des vampires psychiques. J'ai apprécié qu'il y ait de nombreux personnages. Et le suspens qui revient souvent mais jamais pour les mêmes raisons.

mardi 10 octobre 2017

Kirinyaga - Mike Resnick

Mike Resnick Kirinyaga, première de couverture J'avais demandé à un copain très branché SF un truc que je puisse lire en haché avec bébé. Maintenant je n'ai plus vraiment ces exigences car je peux lire d'une traite pas mal de choses mais ce bouquin tient cette promesse : une suite de nouvelles autonomes mais qui forment une continuité sur le même thème : la vie de Kénians au XXIIeme siècle. Sur Terre, le Kenya est devenu suroccidentalisé. En tout cas d'après Koriba, le mundumugu (sorcier) qui a monté comme projet d'aller habiter sur une planète terraformée du nom de Kirinyaga et de remettre au gout du jour les bonnes vieilles traditions kikuyus. Les colons qui le suivent sont pour ce conservatisme et les habitants nés sur place ne se rendent finalement plus vraiment compte de l'alternative possible à leur vie. Les journées de Koriba se ressemblent : prononcer des incantations pour guérir, faire tomber la pluie ou même punir (malédiction...), fabriquer des grigris. De même pour le reste de la population (travail pénible au champ). La seule voie d'éducation passe par les histoires moralistes que Koriba raconte aux enfants. Les livres et les ordinateurs sont interdits (sauf à Koriba). On se doute que parti sur ce principe, l'utopie est mal barrée :p J'ai été déçue du contenu vis à vis de l'enthousiasme de mon ami et des prix recus par ce livre. Par contre j'ai bien aimé comment chaque chapitre démonte l'utopie d'une certaine manière.

vendredi 8 septembre 2017

Snow Crash - Neal Stephenson

Neal Stephenson Snow Crash, première de couverture Hiro Protagoniste est le protagoniste de ce bouquin cyberpunk (non il n'y a pas d'erreur, oui c'est un peu lourd et je n'ai pas kiffé ce truc tout au long du bouquin, bref). Hiro est un livreur de pizza pour le compte de la mafia. IRL. Il a participé à la création d'un monde virtuel : le Métavers, où il est non seulement hackeur/programmeur mais aussi un samouraï reconnu. L'histoire commence quand Hiro apprend l'existence d'une nouvelle drogue : Snow Crash. Cette drogue va faire des dégâts dans son entourage et il va remonter sa piste virtuelle et réelle pour savoir comment en sortir. La livreuse (ici appelée kourière) Y.T. va se joindre à lui dans sa quête. Le livre contient des petites merveilles de personnages (tonton Enzo, Y.T., Lagos, Raven, Ng...) et de concepts (le boulevard dans le métavers, l'équipement de Y.T., les ratchos...).
On m'avait vraiment survendu le livre alors j'ai été déçue de la tournure sumérienne/religieuse qui apparaît en milieu de bouquin et occupe de + en + de place. Je ne m'attendais pas à ça. J'ai du mal avec les mélanges SF + retours dans le passé. Et déçue du comportement de Y.T. dès le milieu du bouquin jusqu'à la fin, mais qu'attendre d'une ado, au final c'est certainement réaliste et ca fait du bien d'être un peu surpris :) Mais au global c'est quand même un livre bien cool. Citation
"Il se demande soudain pourquoi elle parait toujours sur le qui-vive en sa présence. A l'université, il se disait que c'était parce qu'elle était impressionnée par son intellect, mais il sait maintenant depuis des années que c'est le dernier de ses soucis. Au Soleil Noir, il pensait que c'était une réserve typiquement féminine, qu'elle avait peur qu'il ne cherche qu'à la mettre dans son lit. Mais ça n'a rien à voir non plus. A cette heure tardive de sa carrière romantique, il est juste assez astucieux pour avoir pondu une autre théorie : elle fait attention à lui parce qu'elle l'aime bien. Elle l'aime malgré elle. Il représente exactement le genre de choix romantique tentant mais totalement à déconseiller qu'une fille intelligente comme Juanita doit apprendre à ne pas faire."
"- Il y a un bateau, comme ceux des trafiquants de drogue, qui se dirige vers nous, annonce Vic en regardant à travers son viseur magique. Cinq hommes à bord. (Il tire un coup.) Rectification. Quatre. (Bang.) Rectification. Ils ne viennent plus vers nous. (Boum.) Rectification. Il n'y a plus de bateau."

jeudi 27 juillet 2017

La zone du dehors - Alain Damasio

Alain Damasion La zone du dehors, première de couverture Captp est un 5-lettré habitant Cerclon : megalopole confinée sur un satellite de Saturne où les terriens en fuite des guerres chimiques se sont installés. Dans cette société dystopique (encore?!) le système du clastre hiérarchise la population en fonction des compétences et de la popularité de chaque individu, qui se voit attribuer un prénom selon son classement (le président étant A). Comme c'est confortable! chacun à sa place et une place pour chacun. La règle: éviter de faire des remous pour ne pas descendre au classement et perdre ses privilèges. La majorité de la population a accepté de plein gré ce mode de contrôle et de surveillance.
Captp, professeur de philosophie à l'université, ne l'entend pas de cette oreille : il n'est pas prêt à perdre en liberté pour gagner en confort, même après les guerres chimiques subies par la terre. Il ne veut pas d'une société qui assigne leur personnalité aux individus, sous peine d'être déclastrés. C'est pour cela qu'il a participé au mouvement de l'évolte et qu'il continue à militer avec ses amis (Slift, Kamio, Brihx et Obffs) au sein de la Volte. Charismatique et passionné, jusqu'où ira-t-il ?
Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir. J'ai été déçue du fait qu'il n'y ait aucune figure féminine marquante (Boule de chat sert plus de potiche coquine et ne s'attaque pas vraiment au problème de fond). J'ai toutefois adoré les interactions entre Captp et Boule de chat. ^^
Citation
Se libérer, ne croyez surtout pas que c’est être soi-même. C’est s’inventer comme autre que soi. Autres matières : flux, fluides, flammes… Autres formes : métamorphoses. Déchirez la guangue qui scande “vous êtes ceci”, “vous êtes cela”, “vous êtes…”. Ne soyez rien : devenez sans cesse. L’intériorité est un piège. L’individu ? Une camisole. Soyez toujours pour vous-mêmes votre dehors, le dehors de toute chose.

jeudi 23 mars 2017

Player one - Ernest Cline

Philippe Claudel Le rapport de Brodeck, première de couverture Encore une dystopie, en ce moment c'est la saison! Pour moi qui apprécie la réalité virtuelle, la lecture de ce livre agrémenté de milliards de références geek (jeu vidéo, films, série, musique...) fut un pur bonheur ! Wade est un jeune qui vit dans un quartier défavorisé dans un futur proche. Il a accès comme tout un chacun à un monde virtuel (l'OASIS) via un casque de réalité virtuelle. L'auteur en profite pour montrer les influences positives et négatives de ce dispositif sur la société, notamment : tout est virtuel, on ne sait pas qui sont les gens que l'on rencontre, tout le monde reste chez soi, fuit la réalité pour aller dans l'OASIS au lieu de s'occuper d'arranger les choses dans la réalité... en gros ça durcit le trait de notre internet actuel.
Le créateur de ce monde vient de mourrir et il organise une sorte de chasse au trésor/à l'easter egg. Avec à la clé, une fortune indécente à gagner et le contrôle de l'OASIS. La "méchante multinationale" IOI est aussi sur le coup de l'easter egg... s'engage alors une lutte féroce entre IOI et les "chassoeufs". Le début est un peu long le temps que l'auteur pose le décor et les règles de l'OASIS, puis on suit Wade dans sa chasse à l'oeuf et c'est comme si on y était, c'est très prenant, dur de lacher le bouquin sur les 150 dernières pages, vous êtes prévenu(e)s! J'ai surkiffé de la mort le passage où Wade drague une petite geekette. Ils se cherchent comme un chat et une souris, c'était férocement juste, ça sonnait r0m4nt1qu3... oula je m'enflamme!
Citation (je n'ai pas trouvé mieux et je n'ai plus le bouquin...snif)
“It was Art3mis. She wore a suit of scaled gunmetal-blue armor that looked more sci-fi than fantasy. Twin blaster pistols were slung low on her hips in quickdraw holsters, and there was a long, curved elvish sword in a scabbard across her back. She wore fingerless Road Warrior–style racing gloves and a pair of classic Ray-Ban shades. Overall, she seemed to be going for a sort of mid-’80s postapocalyptic cyberpunk girl-next-door look. And it was working for me, in a big way. In a word: hot.”

mercredi 15 mars 2017

Le rapport de Brodeck - Philippe Claudel

Philippe Claudel Le rapport de Brodeck, première de couverture J’avais déjà lu les 2 BDs de Manu Larcenet inspirées de ce bouquin (ouais j’avais commencé par le dessert ^^), et qui m’avaient BIEN CALMEE… ou plutôt éradiqué un instant toute ma joie de vivre et ma foi en l’humanité. J’ai aussi cru comprendre que le bouquin originel était PIRE. Je m’étais donc giga préparée psychologiquement avant de m’y attaquer. Et bien finalement ça s’est plutôt bien passé. M’enfin j’avais l’impression de l’avoir déjà lu. C’est là que je remarque que Manu Larcenet a fait un travail remarquable !
Brodeck vit dans un village de montagnes juste après la guerre de 39-45. Les villageois sont plutôt fermés et il est le dernier arrivé dans le village ce qui en fait une proie facile. Suite à un événement arrivé dans le village, on lui demande d'en rédiger un rapport. A partir de là tout s'entremêle, l'histoire du village, l'histoire de Brodeck avant le village, pendant la guerre etc... Je ne pense pas qu'un vice humain soit épargné dans ce bouquin très noir. C'est la quintescence de la noirceur qui en fait un bouquin d'exception ainsi que l'alternance au moment où on s'y attendait le moins avec un petit passage de poésie légère... ouf! on respire! D'une certaine manière ça m'a rappelé le bouquin le plus noir que j'avais lu jusqu'à maintenant : Moi Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée. Le style m'a plu, j'ai trouvé ça bien écrit.
Citations : "Moi, depuis tout petit, j'aime les questions, et les chemins qui mènent à leurs réponses. Parfois d'ailleurs, je finis par ne connaître que le chemin, mais ce n'est pas grave: j'ai déjà avancé.", "Une vieille chanson de la montagne dit que lorsque l'amour frappe à la porte, il ne reste que la porte, et que tout le reste disparaît.", "J'ai entendu pour la première fois une petite voix que je ne connaissais pas, une petite voix d'enfant qui venait de notre chambre, et qui frottait des syllabes les unes contre les autres, comme on frotte des silex pour en faire jaillir le feu, et cela donnait une mélodie de cascade joyeuse, libre, échevelée, un babil folâtre..."

samedi 25 février 2017

Le meilleur des mondes - Aldous Huxley

Aldous Huxley Le meilleur des mondes, première de couverture Ce roman de SF s’enchaîne plutôt bien avec 1984 car il en a malheureusement les mêmes défauts : une SF qui a pris un peu la poussière. On sent l’écart qui s’est creusé entre les siècles (oui là je ne parle même plus de générations), pas tant au niveau du fond qui colle encore avec notre monde (cf. citations) mais plutôt la forme et le vocabulaire qu’il utilise (« nègre » -nan mais ?-, « Notre Ford » -so 1930-), ça a un peu décrédibilisé le bouquin, on peut pas faire de la SF historique, c’est le grand écart !). Venons-en au fait, c’est une utopie qui fait peur : les humains sont « mis au monde » en laboratoire, ils sont séparés en castes. Les castes les plus élevées sont compliquées à créer et produiront des humains ayant de meilleures aptitudes. Tous sont soumis pendant leur enfance à un enseignement hypnopédique dans leur sommeil qui les rendra dociles et satisfaits de leur place dans la société : effrayant! Un peu dur à lire au début car il y a plusieurs narrations en parallèle et elles s’entrecroisent… à un rythme assez violent, mais ça passe au fur et à mesure de la lecture. Je me demande si Werber n’a pas emprunté ce style à Huxley ?
Pour finir sur une note plus positive, j’ai adoré les passages où l’on était dans la tête de Lénina et qu’elle était toute fofolle ainsi que de nombreuses réflexions sur le bonheur, l’obéissance, les interactions et le regard des autres, la stabilité vs les pulsions... que je trouve tout à fait actuelles. Sur la fin, Huxley utilise John pour lui faire porter l’antithèse de cette utopie et conclure le débat sur de beaux arguments.
Citations : "Les mots peuvent ressembler aux rayons X : si l'on s'en sert convenablement, ils transpercent n'importe quoi.", "L'une des fonctions principales d'un ami consiste à subir (sous une forme plus douce, et symbolique) les châtiments que nous désirerions, sans le pouvoir, infliger à nos ennemis." et Lénina "Presse-moi, blesse-moi, caresse-moi sans cesse ; embrasse-moi jusqu'au coma ; presse-moi sans faiblesse"

samedi 28 janvier 2017

L'arabe du futur - Riad Sattouf

Riad Sattouf - L'arabe du futur, première de couverture J'ai profité de la sortie du 3ème tome pour me lire la trilogie. J'ai beaucoup aimé. Ces BDs relatent de l'enfance de l'auteur au moyen orient (en Libye puis en Syrie) de 1978 à 1987. Riad est un jeune français blond qui vit dans un petit village près de Homs. On suit sa vie au quotidien, son intégration à l'école, dans la famille, dans le voisinage... Ces BDs sont empreintes de douceur et de nostalgie, de naïveté et d'innocence d'enfant. Quasiment tout est tourné au positif. Mais je me dis que sa mère a du bien en chier quand même :) En tout cas, ça a dû être une enfance extrêmement riche ! 2 autres tomes semblent prévus, j'ai hâte ! :)