mercredi 23 décembre 2020

Café Lowendal & autres nouvelles - Tatiana de Rosnay

Cafe Lowendal, première de couverture Ce livre était une suggestion lorsqu'une copine m'a prêté Ca raconte Sarah. Et bien j'aurai du m'abstenir. Elle avait vendu ça comme "le bouquin gratuit dans un lot de 3, mais plutot qualitatif pour le prix" (lol). Heu... En fait, j'ai eu la sensation tout du long, malgré le fait qu'il y ait plusieurs nouvelles disjointes, que l'autrice raconte son histoire d'écrivaine à travers des personnages quasiment tous liés au monde de la littérature. J'ai trouvé ça très faible comme création d'univers. Et dans les 3/4 des cas, la meuf commet ou subit un adultère. Bon. Si elle a aussi peu d'imagination pour l'intrigue qu'elle en a pour l'univers, je ne sais pas comment le prend son petit ami! Donc perte de temps pour moi. Je déconseille.
"Comment expliquer X? Personne ne pourrait comprendre cette histoire. Je n'ai pas su (ou pas pu)résister, et j'ai été happée par ce tourbillon fou. J'y ai laissé quelques plumes. Quand je passe dans son quartier je pense à lui. Oui, il me manque, mais pas comme avant. Le "comme avant", c'est fini. Mais au moins j'aurai vécu, une fois dans ma vie, ce désir fou, cette extase inouïe."

mercredi 21 octobre 2020

Le dérèglement joyeux de la métrique amoureuse - Mathias Malzieu, Daria Nelson

Le dérèglement amoureux, première de couverture Ce livre est arrivé par surprise dans ma pile de lecture. Aussitôt reçu, assitôt lu... et aussitôt fini (30 minutes chrono). J'avais un biais positif sur Mathias Malzieu. Je reste sur ma faim. Trop peu de contenu, quelques belles pépites mais je trouve ça globalement light pour sortir un livre, même si c'est annoncé comme un recueil de "poèmes". Je pense que piocher dans les échanges que j'ai pu avoir avec avec mon copain pour en faire un recueil donnerait quelquechose de tout aussi qualitatif voire plus, et que nous pourrions être édités dans ce cas. J'imagine qu'un paquet de couples doivent se dire la même chose et que du coup la seule diff entre Mathias Malzieu feat Daria Nelson versus le reste du monde c'est que justement nous sommes "le reste du monde". Donc vraiment déçue au final, les pépites ne sont pas assez nombreuses et sublimes pour contrebalancer cette déception. On ne vend pas son nom, Mathias. Je pensais que tu valais mieux...

H2G2 - Douglas Adams

H2G2, première de couverture Je suis très contente d'avoir pu enfin lire ce bouquin, ayant adoré le film. Fidèle au film et même mieux (pleins d'infos complètes sur les lieux, les protagonistes etc..), j'aime beaucoup le style de l'auteur, un style très geek. Beaucoup de personnifications sophistiquées et surprenantes. Une fulgurance qui rythme bien ses écrits. Simplicité, logique, il va de l'original au totalement déplacé. J'ai adoré cette liberté qu'il prend de nous raconter des choses qui sortent de l'ordinaire, quelle imagination! Facteur d'improbabilité etc... un régal!
Citations
"...ses actes révélaient n'avoir en fin de compte jamais la moindre raison. Il avait élevé l'imprévisibilité au rang d'une oeuvre d'art. Il s'attaquait à toutes les choses de la vie avec un mélange d'extraordinaire génie et de naïve incompétence et bien souvent il était difficile de distinguer l'un de l'autre."
"- Terrien, votre discours s'avère parfois difficile à suivre. Rappelez-vous que je suis resté endormi cinq millions d'années durant à l'intérieur de cette planète et que je ne connais pas grand chose à ces sitcoms du début des années 60 auxquelles vous faites allusion."

"Et cinq cents femmes entièrement nues tombèrent du ciel en parachute. En quelques instants, la scène avait disparu, laissant place à une prairie printannière et pleine de vaches."

"- C'est cela même, dit Zaphod avec ce genre de sourire qui conduit en général à boucler les gens entre quatres murs capitonnés"

jeudi 13 août 2020

Ça raconte Sarah - Pauline Delabroy-Allard

Ça raconte Sarah, première de couverture ET BIM! Je me suis prise une grosse claque. Ce bouquin est touchant, grave. Une fois ouvert, je n'ai pas réussi à le refermer (ouf, il se lit vite!). Ça raconte Sarah, sa vie, son amour. Ca raconte l'amour passion qui te tombe dessus sans crier gare. Qui te dévore, qui te détruit, qui te rend fou·folle. C'est intense, violent, pour finir par du dense, du lourd, du malesant. Tu fermes le livre et tu te dis que ça peut arriver à n'importe qui. Même toi. Que tu pourrais finir comme ça. Que tu pourrais vivre ces choses, sans réaliser quel est le point où tout bascule. Autant dans la narration que si c'était une histoire vécue, je crois que personne ne saurait dire quand ça a basculé. Et c'en est douloureusement effrayant. Cela te met face à tes failles, dans ta vie, la vraie. Cela apporte de la tangibilité au danger. Je me suis reconnue dans les trois quarts du livre, alors je me sens bien en danger maintenant. Quelques jours à lire Flow et ça ira mieux ^^.
Citations
"Mais aimer c'est trahir. Aimer c'est trahir, et moi je ne peux pas faire ça. Je suis d'une loyauté à toute épreuve. Je ne sais pas comment te trahir, mon amour. Je ne pourrais pas aimer à nouveau, le sais tu? Je voudrais me souvenir toujours de cette seconde juste avant que je sache que tu existes."
"Elle ne me téléphone pas. Elle ne me court pas après dans la rue, dans les couloirs du métro. Elle ne m'écrit pas dans les jours qui suivent, elle demande qu'on aille au théâtre, voir la mer, visiter un jardin, boire un thé, manger japonais. Elle ne me demande pas de mes nouvelles, elle ne demande pas de nouvelles de l'enfant. Elle ne sait pas que mon corps entier me brûle, que ma tête est un brasier continu, que je n'ai jamais ressenti une douleur physique aussi sourde et aussi forte. Elle sort de ma tête comme elle y est rentrée, pleine d'allant. Victorieuse."

"Elle trouve toujours des solutions. Elle navigue sur la houle de la vie avec un entrain qui force l'admiration. La vie et le monde doivent tourner comme ça l'arrange, selon son désir tout puissant. Elle est vivante."


"Elle prend peur quand je rentre ivre, un soir [...]. Elle ne comprend pas que je suis à bout de forces de cette vie qu'elle me propose, de cette vie qui va trop vite et dans laquelle elle ne veut pas s'engouffrer tout à fait, de son instabilité, de son incertitude, de ses abandons et de ses caprices, de ses toquades de princesse."

Anges Déchus - Richard Morgan

Anges déchus, première de couverture Voilà la suite d'un roman qui m'avait fait beaucoup d'effet : Carbon modifié (ou altered carbon). On y retrouve Takeshi Kovaks, quelques notions du premier tome : vémer (VM = Vrai Mort), ré-envelopper... mais la magie n'opère plus. Certes, il y avait d'autres idées intéressantes par-ci, par-là. Mais l'aspect militaire de l'histoire m'a un peu rebutée et c'est sans compter les anecdotes empreintes de politique et de finances. Pas trop ma tasse de tisane. Donc oui, Takeshi est là. Oui, la plume de Richard Morgan est toujours aussi originalement vulgairement cash et c'est un plaisir, mais le cadre de l'évolution du personnage : le contexte, les personnages secondaires ne m'ont pas fait vibrer. Il se retrouve à enroler une équipe faussement militaire pour ouvrir une porte martienne (pourtant j'ai adoré stargate!!!) avec des embuches allant des petites magouilles financières à la mafia, au trafic d'influence, politique... bref des trucs que je vomis et qui auraient pu être largement remplacés par des embuches scientifiques plus originales. Mais bon, je vais pas refaire le livre. La relation avec Wardani et l'évolution de ce personnage secondaire n'est pas assez mise en avant à mon goût. Assez light niveau science fiction finalement d'après mon ressenti, ou peut-être correct-mais-trop-fade-après-le-tome1.
Citations
"- Tu pilotais quoi?
- Pff une chiotte suborbitale."

"Bien sûr que non. J'essaie juste de vous démontrer qu'il y a plus à découvrir ici que dans nos pauvres petites certitudes distillées par la science humaine."

"Écoute, avec des jambes comme les miennes, n'importe qui avec un codage génétique hétéro me courrait après."
"- Je pense que vous avez plus étiré votre permission que le cul d'une pute de bataillon, lieutenant."

"Wardani portait l'équivalent émotionnel d'un scaphandre de zéro atmosphère. C'était la seule réponse humaine quand les paramètres moraux de l'Environnement extérieur sont devenus si dangereusement variables que l'esprit ne peut plus y survivre sans protection. Ces derniers temps on appelait ça 'traumatisme de guerre'."

"J'ai secoué la tête, vidé mon verre. Il y avait quelque chose de triste à voir quelqu'un d'aussi jeune que Cruickshank prendre tous les mauvais tournants qu'on pouvait prendre à quelques décennies subjectives d'écart."

"Ils sont de bonne compagnie, mais aucun n'a la même joie de vivre brutale que la gamine des limons maniait comme une masse d'armes. Et bien sûr, aucune envie de coucher avec moi comme elle."

"C'est aussi une sorte de graffiti. Ca dit... Elle a secoué la tête.). Impossible de savoir ce que ça dit. Mais ça, euh, ça promet. L'illumination, une impression d'étenrité, rêver l'utilisation de ses ailes avant de pouvoir vraiment voler. Et aller chier avant de voler dans une zone peuplée."

"- Tu n'es pas Wycinsky, quand même?
Elle a ri brièvement.
- Non, non. J'ai travaillé avec lui sur Bradbury, et sur Nkrumah, mais j'ai la moitié de son âge. Pourquoi irais-tu imaginer cela?
- Je ne sais pas. Ca vient de me traverser l'esprit. Tu sais, cette virtualité cybersexe. Il y avait beaucoup de tendances masculines dans ce que tu faisais. Je me demandais, c'est tout... Qui sait mieux qu'un homme ce qui fera réagir un homme?"