|
Quel régal cette trilogie! Virginie Despente a un style clair, concis, incisif et efficace. En plus de décrire la société actuelle avec un délicieux humour noir, j'adore comment elle construit ses personnages : comme une maison. J'étais d'abord juste séduite par son verbe piquant et agressif, les quelques personnages qui prennent vie avec une personnalité complète et réaliste bien qu'ils soient très différents les uns des autres (les fondations). Puis, le nombre de personnages n'a cessé de croître (les extensions), sans pour autant qu'ils soient relégués à un second plan ou bien qu'ils se ressemblent. Non : chacun avait ses propres traits de caractère, sa façon de penser, de parler hyper réaliste (les finitions). Cela doit demander un travail énorme!!! Ajoutez à ça une trame autour de la musique, le concept de "drogue-son" et là je deviens baba :)
Je regrette juste deux choses : le nom du héros. Et le fait que la majorité du bouquin n'est pas écrit à la première personne, cela défavorise peut être un peu l'immersion... mais avec le nombre de personnages cela aurait pu être confus (en mode horde). Et puis peut-être voulait elle privilégier le groupe à l'individu.
Citations
Vernon sait faire la différence : excité, c'est le bas-ventre qui palpite, amoureux, ce sont les genoux qui faiblissent.
À quarante ans, voulant s’embourgeoiser, Jean-No s’était mis à l’opéra. Il s’habillait comme un Playmobil endimanché et sortait des conneries de mec de droite, dix ans avant que ce soit la mode
Cannes, se disait Xavier, c'est la fête de la saucisse avec des putes en Louboutin. Tous à dégueuler leur caviar, le nez plein de coke, après avoir récompensé du cinéma roumain.
On dirait que sa tête a poussé de ses cheveux et non l'inverse :)
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire